Notre récit… Opération « Déluge d’Al-Aqsa »

Notre récit…
Opération « Déluge d’Al‑Aqsa »

Une publication Hamas


Propagande Colonialisme Répression Terrorisme Guerre Droits de l’homme
Palestine Israël Occident
Message

Traduit de l’anglais et de l’arabe par EDB () • Langue originale : arabe


Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Notre peuple palestinien, inébranlable et résilient,

Nos nations arabes et islamiques,

Peuples libres du monde entier, défenseurs de la vérité, de la liberté, de la justice et de la dignité humaine,

À la lumière de l’agression israélienne en cours contre la bande de Gaza et la Cisjordanie — et alors que notre peuple poursuit sa lutte pour l’indépendance, pour la dignité et pour se libérer de l’occupation la plus longue de l’histoire et durant laquelle il a fait preuve de bravoure et d’héroïsme en affrontant la machine meurtrière israélienne —, nous voudrions expliquer à notre peuple et aux peuples libres du monde la réalité de ce qui s’est passé le 7 octobre, les raisons qui l’ont motivé, son contexte général lié à la cause palestinienne, ainsi que réfuter les allégations israéliennes en mettant les faits en perspective.

Premièrement — Pourquoi l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » ?

— 1 :

La bataille du peuple palestinien contre l’occupation et le colonialisme n’a pas commencé le 7 octobre, mais il y a 105 ans, avec 30 ans de colonialisme britannique et 75 ans d’occupation sioniste. En 1918, le peuple palestinien possédait 98,5 % de la terre de Palestine et représentait 92 % de la population sur la terre de Palestine. Les Juifs, qui ont été amenés par des campagnes d’immigration massive coordonnées par les autorités coloniales britanniques et le mouvement sioniste, n’ont réussi à contrôler que 6 % des terres et à représenter 31 % de la population avant 1948, date à laquelle l’entité sioniste a été annoncée sur la terre historique de Palestine. À cette époque, le peuple palestinien s’est vu refuser le droit à l’autodétermination. Les bandes sionistes se sont engagées contre lui dans une campagne de nettoyage ethnique visant à l’expulser de ses terres et de ses régions. En conséquence, elles ont pris le contrôle par la force de 77 % du territoire de la Palestine duquel elles ont expulsé 57 % du peuple palestinien, détruit plus de 500 villes et villages palestiniens et commis des dizaines de massacres : c’est ce qui a abouti à la création de l’entité sioniste en 1948. Et, dans la continuité de l’agression, les forces israéliennes ont occupé en 1967 le reste de la Palestine, y compris la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem, en plus de territoires arabes autour de la Palestine.

— 2 :

Au cours de ces longues décennies, le peuple palestinien a souffert de toutes les formes d’oppression, d’injustice, de privation de ses droits fondamentaux et de politiques d’apartheid. La bande de Gaza, par exemple, souffre depuis 2007 d’un blocus étouffant, ce qui en fait la plus grande prison à ciel ouvert du monde, et cela dure depuis 17 ans. Le peuple palestinien de Gaza a également souffert de cinq guerres d’agression destructrices dont « Israël » était la partie contrevenante. En 2018, les habitants de Gaza ont également lancé la Grande marche du retour pour protester pacifiquement contre le blocus israélien, contre leurs conditions humanitaires misérables et pour exiger leur droit au retour. Les forces d’occupation israéliennes n’ont pas hésité à répondre à ces manifestations en tuant 360 Palestiniens et en en blessant 19 000 autres, dont plus de 5 000 enfants, tout cela en l’espace de quelques mois.

— 3 :

Selon les chiffres officiels, entre janvier 2000 et septembre 2023, l’occupation israélienne a tué 11 299 Palestiniens et en a blessé 156 768, dont la grande majorité était des civils. Mais, l’administration étatsunienne et ses alliés n’ont pas prêté attention aux souffrances du peuple palestinien au cours de ces dernières années ; ils ont au contraire couvert l’oppression sioniste. Le 7 octobre, ils se sont contentés de déplorer les soldats israéliens tués, sans chercher à savoir ce qui s’était réellement passé, et se sont rangés derrière le discours soniste en condamnant, sans preuve, le fait que des civils israéliens auraient été pris pour cible. L’administration étatsunienne a apporté un soutien financier et militaire aux massacres perpétrés par l’occupation israélienne contre les civils palestiniens. Les responsables étatsuniens continuent d’ignorer la tuerie de masse à laquelle se livre l’occupation israélienne à Gaza.

— 4 :

Les violations et les atrocités de l’occupation israélienne ont été documentées par de nombreuses organisations de l’ONU et des groupes internationaux de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch, et même par des groupes israéliens de défense des droits de l’homme, en plus des organisations palestiniennes spécialisées et reconnues internationalement pour leur compétence et leur intégrité. Cependant, ces rapports et témoignages ont été ignorés et l’occupation israélienne n’a toujours pas été tenue de rendre des comptes. Par exemple, le 29 octobre 2021, l’ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, Gilad Erdan, a insulté le système de l’ONU en déchirant un rapport destiné au Conseil des droits de l’homme lors d’un discours à l’Assemblée générale, et l’a jeté dans une poubelle avant de quitter le podium. Pourtant, il a été nommé l’année suivante — en 2022 — au poste de vice-président de l’Assemblée générale des Nations unies !!

— 5 :

L’administration étatsunienne et ses alliés occidentaux ont toujours traité « Israël » comme un État au-dessus de la loi : ils lui fournissent la garantie nécessaire pour continuer à prolonger l’occupation et à réprimer le peuple palestinien, et ils lui permettent également d’exploiter cette situation pour exproprier davantage d’habitants et judaïser les sanctuaires et les lieux saints des terres palestiniennes ainsi volées. Malgré le fait que l’ONU ait émis plus de 900 résolutions au cours des 75 dernières années en faveur du peuple palestinien, « Israël » a refusé de se conformer à la moindre de ces résolutions, et le VETO des États-Unis a toujours été présenté au Conseil de sécurité pour empêcher toute condamnation de la politique et des violations d’« Israël ». C’est pourquoi nous voyons les États-Unis et d’autres pays occidentaux comme étant les complices et les partenaires de l’occupation israélienne dans ses crimes et dans la souffrance continue du peuple palestinien.

— 6 :

Quant au « règlement pacifique de la question de la Palestine », bien que les accords d’Oslo signés en 1993 avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) stipulent la création d’un État palestinien indépendant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, « Israël » a systématiquement détruit toute possibilité d’établir cet État palestinien par une vaste campagne de construction de colonies et de judaïsation des terres palestiniennes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza occupées. Les partisans du processus de paix, après 30 ans, ont réalisé qu’ils étaient dans une impasse et que le processus en question avait des résultats catastrophiques pour le peuple palestinien.

Les responsables israéliens ont confirmé à plusieurs reprises leur refus absolu de la création d’un État palestinien. Un mois seulement avant l’opération « Déluge d’Al-Aqsa », le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a montré la carte d’un prétendu « Nouveau Moyen-Orient » représentant un « Israël » qui s’étend du Jourdain à la mer Méditerranée, incluant la Cisjordanie et la bande de Gaza. Le monde entier présent devant cette tribune de l’Assemblée générale des Nations unies est resté silencieux face à ce discours plein d’ignorance et d’arrogance à l’égard des droits du peuple palestinien.

— 7 :

Après plus de 75 ans d’occupation implacable et de souffrances, après l’échec de toutes les initiatives de libération et de retour pour notre peuple, et de même après les résultats désastreux du soi-disant processus de paix, qu’est-ce que le monde attendait du peuple palestinien en réponse à ce qui suit ?

  • Les plans israéliens de judaïsation de la mosquée bénie d’Al-Aqsa, ses tentatives de division temporelle et spatiale, ainsi que l’intensification des incursions des colons israéliens dans cette mosquée sacrée

  • Les pratiques du gouvernement israélien de droite le plus extrémiste qui, dans les faits, prend des mesures pour annexer toute la Cisjordanie et Jérusalem à la prétendue « souveraineté d’Israël », et, avec cela, les plans officiels israéliens qui prévoient d’expulser les Palestiniens de leurs maisons et de leurs régions

  • Les milliers de détenus palestiniens dans les prisons israéliennes qui sont privés de leurs droits fondamentaux et subissent des humiliations et des tortures sous la supervision directe du ministre fasciste israélien, Itamar Ben-Gvir

  • Le blocus aérien, maritime et terrestre injuste imposé à la bande de Gaza depuis 17 ans

  • L’expansion sans précédent des colonies israéliennes en Cisjordanie, ainsi que les violences quotidiennes perpétrées par les colons à l’encontre des Palestiniens et de leurs biens

  • Les 7 millions de Palestiniens qui vivent dans des conditions extrêmes dans des camps de réfugiés et d’autres zones, et qui souhaitent retourner sur leurs terres d’où ils ont été expulsés il y a 75 ans

  • L’échec de la communauté internationale et la complicité des grandes puissances pour empêcher la création d’un État palestinien

Qu’espérait-on du peuple palestinien après tout cela ? Qu’il continue à attendre et à compter sur l’impuissance de l’ONU ?! Ou qu’il prenne l’initiative de défendre sa terre, ses droits et ses valeurs sacrées, sachant qu’il s’agit là d’un droit inscrit dans les lois, les normes et les conventions internationales.

Sur la base de ce qui précède, l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » du 7 octobre était une étape nécessaire et une réponse normale pour faire face à toutes les conspirations israéliennes contre le peuple palestinien et sa cause. Il s’agissait d’un acte de défense dans le cadre des efforts visant à se débarrasser de l’occupation israélienne, à récupérer les droits des Palestiniens et à s’engager sur la voie de la libération et de l’indépendance, comme l’ont fait tous les peuples du monde.

Deuxièmement — Les événements du 7 octobre et la réponse aux allégations et aux mensonges de l’occupation

À la lumière des accusations et des allégations fabriquées par Israël sur l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » du 7 octobre et ses répercussions, le Mouvement de la résistance islamique — le Hamas — clarifie ce qui suit.

— 1 :

L’opération « Déluge d’Al-Aqsa » du 7 octobre a visé les sites militaires israéliens et a cherché à capturer des soldats et des combattants de l’ennemi dans le but de faire pression sur les autorités israéliennes pour qu’elles libèrent, dans le cadre d’un accord d’échange de prisonniers, les milliers de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. L’opération s’est donc concentrée, près des colonies, sur la destruction de la Division de Gaza de l’armée israélienne et des sites militaires qui constituaient la source des bombardements et des tirs sur Gaza et sa population.

— 2 :

Éviter de blesser les civils, en particulier les enfants, les femmes et les personnes âgées, est un engagement religieux et moral de tous les combattants des Brigades al-Qassam. Nous réaffirmons que la résistance palestinienne était parfaitement disciplinée et attachée aux valeurs islamiques pendant l’opération et que les combattants palestiniens n’ont visé que les soldats de l’occupation et ceux qui portaient des armes contre notre peuple. Dans le même temps, les combattants palestiniens ont tenu à éviter de blesser des civils, bien que la résistance ne possède pas d’armes de précision. En outre, s’il est arrivé que des civils aient été pris pour cible, cela s’est produit accidentellement et au cours de la confrontation avec les forces d’occupation.

Depuis sa création en 1987, le mouvement du Hamas s’est engagé à éviter de porter atteinte aux civils. Après que le criminel sioniste Baruch Goldstein a commis en 1994 un massacre contre les fidèles palestiniens dans la mosquée Al-Ibrahimi dans la ville occupée d’Hébron, le mouvement du Hamas a annoncé une initiative visant à éviter que les civils de toutes les parties ne fassent les frais des combats ; mais, l’occupation israélienne l’a rejetée et n’a même pas fait de commentaires à ce sujet. Le mouvement du Hamas a continué à répéter ces appels à plusieurs reprises, mais l’occupation israélienne a fait la sourde oreille et a continué à prendre délibérément pour cible et à tuer des civils palestiniens.

— 3 :

Il est possible que des erreurs se soient produites lors de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa », en raison de l’effondrement rapide du système sécuritaire et militaire israélien et du chaos provoqué le long des zones frontalières avec la bande de Gaza.

Comme beaucoup l’ont attesté, le mouvement du Hamas a traité de manière positive et bienveillante tous les civils détenus à Gaza, et a cherché dès les premiers jours à les libérer ; et c’est ce qui s’est passé avec la trêve humanitaire d’une semaine durant laquelle un certain nombre d’entre eux ont été relâchés en échange de la libération de femmes et d’enfants palestiniens des prisons israéliennes.

— 4 :

Les accusations de l’occupation israélienne selon lesquelles les Brigades al-Qassam auraient pris pour cible des civils israéliens le 7 octobre ne sont rien d’autre que des calomnies et des fabrications. La source de ces allégations est le récit officiel israélien et aucune source indépendante ne les a prouvées. Il est bien connu que le discours officiel israélien a toujours cherché à diaboliser la résistance palestinienne pour justifier les crimes contre notre peuple. Des informations ont ensuite démontré la fausseté du récit israélien — narratif sur la base duquel l’occupation a légitimé son agression brutale contre la bande de Gaza.

Voici quelques détails qui vont à l’encontre des allégations israéliennes :

  • Les clips vidéo pris ce jour-là — le 7 octobre —, ainsi que les témoignages d’Israéliens eux-mêmes qui ont été publiés ultérieurement, ont montré que les combattants des Brigades al-Qassam ne visaient pas les civils et que de nombreux Israéliens ont été tués par la police et l’armée israéliennes en raison de la confusion dans laquelle ces dernières se trouvaient.

  • Le mensonge des « 40 bébés décapités » par les combattants palestiniens a également été fermement réfuté, et même des sources israéliennes l’ont démenti. De nombreuses agences de presse occidentales ont malheureusement repris cette allégation et en ont fait la promotion.

  • L’idée selon laquelle les combattants de la résistance palestinienne auraient violé des femmes israéliennes a été totalement démentie, et le Hamas l’a toujours catégoriquement nié. Par exemple, une enquête publiée sur le site Mondoweiss le 1er décembre 2023 démontre qu’il n’y a aucune preuve de « viols de masse » prétendument perpétrés par des membres du Hamas le 7 octobre et qu’« Israël » a utilisé cette allégation « pour alimenter le génocide à Gaza ».

  • Selon deux articles de journaux israéliens, Yedioth Ahronoth du 10 octobre et Haaretz du 18 novembre, de nombreux civils israéliens ont été abattus par un hélicoptère de Tsahal, en particulier les 364 civils tués du festival de musique Nova, près de Gaza. Les deux articles précisent que les combattants du Hamas ont atteint la zone du festival sans avoir eu connaissance de sa tenue au préalable, et que l’hélicoptère militaire a ouvert le feu à la fois sur les résistants et sur les participants à la fête. Yedioth Ahronoth a également indiqué que l’armée israélienne, afin d’empêcher de nouvelles infiltrations depuis Gaza et d’éviter que des Israéliens ne soient capturés par les combattants palestiniens, a frappé plus de 300 cibles dans les zones entourant la bande de Gaza.

  • D’autres témoignages israéliens ont confirmé que les raids de l’armée et les opérations des soldats ont tué de nombreux captifs et leurs ravisseurs. L’armée d’occupation a bombardé les maisons des colonies où se trouvaient des combattants palestiniens et des Israéliens, appliquant ainsi la fameuse « directive Hannibal » de Tsahal qui dit clairement qu’« il vaut mieux un otage — civil ou soldat — mort que pris vivant » pour éviter de devoir s’engager dans un échange de prisonniers avec la résistance palestinienne.

  • En outre, les autorités d’occupation ont révisé le nombre de leurs soldats et civils tués de 1 400 à 1 200, après avoir constaté que 200 cadavres brûlés étaient ceux de combattants palestiniens tués et mêlés à des cadavres d’Israéliens. Cela signifie que celui qui a tué les résistants est celui qui a tué les Israéliens, sachant que seule l’armée israélienne possède des avions qui ont pu tuer, brûler et détruire des zones israéliennes le 7 octobre.

  • Les raids aériens israéliens à travers Gaza qui ont conduit à la mort de près de 60 captifs israéliens prouvent également que l’occupation ne se soucie pas de la vie de ses propres citoyens à Gaza.

— 5 :

Il est également avéré qu’un certain nombre d’Israéliens installés dans les colonies autour de Gaza étaient armés et ont affronté des combattants palestiniens le 7 octobre. Ces colons ont été enregistrés comme civils, alors qu’il s’agissait d’hommes armés combattant aux côtés de Tsahal.

— 6 :

En ce qui concerne les civils israéliens, il faut savoir que la conscription s’applique à tous les Israéliens âgés de plus de 18 ans — les hommes ayant effectué 32 mois de service militaire et les femmes 24 — et que tous peuvent porter et utiliser des armes. Ceci est basé sur la théorie sécuritaire israélienne d’un « peuple armé » qui a transformé l’entité israélienne en « une armée avec un pays attaché ».

— 7 :

L’assassinat brutal de civils est une approche systématique de l’entité israélienne et l’un des moyens d’humilier le peuple palestinien. Le massacre des Palestiniens à Gaza — le grand nombre de martyrs, dont des femmes et des enfants — en est une preuve évidente.

— 8 :

La chaîne d’information Al Jazeera a déclaré dans un documentaire qu’en un mois d’agression israélienne sur Gaza, la moyenne quotidienne des enfants palestiniens tués était de 136, alors qu’en Ukraine — au cours de la guerre russo-ukrainienne — elle était d’un enfant par jour.

— 9 :

Ceux qui défendent l’agression israélienne ne regardent pas les événements de manière objective. Ils cherchent plutôt à justifier le massacre des Palestiniens par la possibilité d’« erreurs » survenues lors de l’attaque de l’armée d’occupation contre les combattants du Hamas et les autres forces de la résistance. Cependant, ils n’utilisent pas une telle hypothèse lorsqu’il est question de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » du 7 octobre.

— 10 :

Nous sommes convaincus que toute enquête équitable et indépendante prouvera la véracité de notre récit, ainsi que l’ampleur des mensonges et des informations trompeuses du côté israélien. Cela inclut également les allégations israéliennes concernant les hôpitaux de Gaza, selon lesquelles la résistance palestinienne les a utilisés comme centres de commandement — une allégation qui n’a pas été prouvée et qui a même été réfutée par les rapports de nombreuses agences de presse occidentales.

Troisièmement — Vers une enquête internationale transparente

— 1 :

La Palestine est un État membre de la Cour pénale internationale (CPI) et a adhéré à son Statut de Rome en 2015. Lorsqu’elle a demandé une enquête sur les crimes de guerre israéliens commis sur ses territoires, elle s’est heurtée à l’arrogance et au rejet d’« Israël », ainsi qu’à des menaces de punir les Palestiniens pour la demande adressée à la CPI. Il est également regrettable de constater que de grandes puissances, qui prétendent défendre des valeurs de justice, se sont complètement rangées du côté de l’occupation et se sont opposées aux démarches réalisées par les Palestiniens auprès du système judiciaire international. Ces puissances veulent maintenir « Israël » en tant qu’État au-dessus de la loi et s’assurer qu’il échappe à sa responsabilité et à son obligation de rendre des comptes.

— 2 :

Nous exhortons ces pays, en particulier l’administration étatsunienne, l’Allemagne, le Canada et le Royaume-Uni, s’ils veulent que la justice prévale comme ils le prétendent, à annoncer leur soutien au déroulement de l’enquête sur tous les crimes commis en Palestine occupée et à appuyer pleinement les tribunaux internationaux pour qu’ils puissent faire leur travail efficacement.

— 3 :

À la lumière de ce qui précède et malgré les doutes concernant ces pays quant à leur volonté de défendre la justice, nous demandons instamment au procureur de la CPI et à son équipe, ainsi qu’aux commissions d’investigation compétentes des Nations Unies, de se rendre immédiatement et de toute urgence en Palestine occupée pour enquêter sur les crimes et les violations qui y ont été commis, plutôt que de se contenter d’observer la situation à distance et d’être soumis aux restrictions israéliennes.

— 4 :

En décembre 2022, lorsque l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution demandant l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ) sur les conséquences juridiques de l’occupation illégale des territoires palestiniens par « Israël », les (rares) États qui soutiennent « Israël » ont annoncé leur rejet de la démarche qui a pourtant été approuvée par près de 100 pays. Et lorsque notre peuple — et ses groupes juridiques et de défense des droits — a cherché à poursuivre les criminels de guerre israéliens devant les tribunaux des pays européens — par le biais du système de la juridiction universelle —, les régimes européens ont fait obstruction aux démarches en faveur des criminels de guerre israéliens pour qu’ils restent en liberté.

— 5 :

Les événements du 7 octobre doivent être replacés dans un contexte plus large, et tous les exemples de lutte contre le colonialisme et l’occupation à l’époque contemporaine doivent être évoqués. Ces expériences de lutte montrent qu’au même niveau d’oppression commis par l’occupant, il y aurait une réponse équivalente de la part du peuple sous occupation.

— 6 :

Le peuple palestinien et les peuples du monde entier réalisent l’ampleur des mensonges et des tromperies que les gouvernements qui soutiennent le discours israélien pratiquent dans leurs tentatives de justifier leur parti pris aveugle et de couvrir les crimes israéliens. Ces pays connaissent les causes profondes du conflit, à savoir l’occupation et le déni du droit du peuple palestinien à vivre dans la dignité sur ses terres. Ces pays ne se préoccupent pas du blocus injuste imposé à des millions de Palestiniens à Gaza, ni des milliers de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes dans des conditions où leurs droits fondamentaux sont le plus souvent bafoués.

— 7 :

Nous saluons les peuples libres du monde entier, de toutes religions, ethnies et origines, qui se rassemblent dans toutes les capitales et villes du monde pour exprimer leur rejet des crimes et des massacres israéliens, et pour montrer leur soutien aux droits du peuple palestinien et à sa juste cause.

Quatrièmement — Un rappel au monde de qui est le Hamas

— 1 :

Le mouvement de résistance islamique « Hamas » est un mouvement de libération nationale et de résistance islamique palestinien. Son objectif est de libérer la Palestine en combattant le projet sioniste. Son cadre de référence est l’Islam, qui détermine ses principes, ses objectifs et ses moyens. Le Hamas rejette la persécution de tout être humain ou l’atteinte à ses droits pour des motifs nationalistes, religieux ou sectaires.

— 2 :

Le Hamas affirme que son conflit concerne le projet sioniste et non les Juifs en raison de leur religion. Le Hamas ne mène pas une lutte contre les Juifs parce qu’ils sont juifs, mais mène une lutte contre les sionistes parce qu’ils occupent la Palestine. Ce sont ces sionistes qui identifient constamment le judaïsme et les Juifs à leur propre projet colonial et à leur entité illégale.

— 3 :

Le peuple palestinien s’est toujours opposé à l’oppression, à l’injustice et aux massacres contre les civils, quels qu’en soient les auteurs. Et sur la base de nos convictions et de nos valeurs religieuses, morales et humanitaires, nous avons clairement exprimé notre rejet de ce à quoi les Juifs ont été exposés par l’Allemagne nazie. Nous rappelons ici que la persécution des Juifs était essentiellement un problème européen, alors que notre environnement arabe et islamique a été — tout au long de l’histoire — un havre de paix pour le peuple juif et pour d’autres peuples, d’autres croyances et d’autres ethnies. L’environnement arabe et islamique était un exemple de coexistence, d’interaction culturelle et de liberté religieuse. Le conflit actuel est causé par le comportement agressif du sionisme et son alliance avec les puissances coloniales occidentales ; par conséquent, nous rejetons l’exploitation de la souffrance juive en Europe pour justifier l’oppression contre notre peuple en Palestine.

— 4 :

Le mouvement du Hamas, selon le droit international et les conventions et traités internationaux, est un mouvement de libération nationale qui a une mission et des objectifs clairs. C’est du droit du peuple palestinien à la légitime défense, à la libération et à l’autodétermination qu’il tire sa légitimité à résister à l’occupation. Le Hamas a toujours tenu à limiter au territoire palestinien occupé son combat et sa résistance à l’occupation israélienne ; mais, l’entité sioniste ne s’est pas conformée à cette règle et a commis des meurtres et des massacres contre les Palestiniens également en dehors de la Palestine.

— 5 :

Nous soulignons que résister à l’occupation par tous les moyens, y compris la résistance armée, est un droit légitime garanti par toutes les lois divines et toutes les religions, et approuvé par le droit international, depuis les Conventions de Genève et leur premier protocole additionnel, jusqu’aux déclarations et résolutions des Nations Unies qui s’y rapportent — par exemple, la résolution 3236 de l’Assemblée générale des Nations Unies, adoptée par la 29e session de l’Assemblée générale le 22 novembre 1974, qui affirme les droits inaliénables des palestiniens en Palestine, y compris le droit à l’autodétermination et le droit de retourner « dans leurs foyers et vers leurs biens d’où ils ont été déplacés et déracinés ».

— 6 :

Notre peuple palestinien inébranlable et sa résistance mènent une bataille héroïque pour défendre sa terre et ses droits contre l’occupation coloniale la plus longue et la plus brutale. Le peuple palestinien est confronté à une agression barbare sans précédent qui a commis des massacres odieux contre des civils, dont la plupart étaient des enfants et des femmes. Au cours de cette agression contre Gaza, l’occupation israélienne a privé notre peuple de nourriture, d’eau, de médicaments et de carburant ; elle l’a tout simplement privé de tous ses moyens de subsistance. Pendant ce temps, les avions de guerre israéliens ont sauvagement frappé toutes les infrastructures et tous les bâtiments publics de Gaza, y compris les écoles, les universités, les mosquées, les églises et les hôpitaux, dans un signe clair de nettoyage ethnique visant à expulser le peuple palestinien de Gaza. Pourtant, tout cela n’a pas incité les principaux pays soutenant l’occupation à mettre fin à l’agression et au génocide en cours.

— 7 :

L’utilisation par l’occupation israélienne du prétexte de la « légitime défense » pour justifier son oppression contre le peuple palestinien est un processus de mensonge, de tromperie et de détournement des faits. L’entité israélienne n’a pas le droit de défendre ses crimes et son occupation, mais le peuple palestinien a le droit d’obliger l’occupant à mettre fin à l’occupation. En 2004, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu un avis consultatif dans l’affaire des « Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé », dans lequel elle a déclaré qu’« Israël » — la force d’occupation brutale — ne pouvait pas invoquer le droit à la légitime défense pour construire un tel mur sur le territoire palestinien. En outre, en vertu du droit international, Gaza est toujours une terre occupée, de sorte que les justifications de l’agression contre Gaza sont sans fondement : il y manque la consistance juridique et l’essence même de l’idée de légitime défense.

Cinquièmement — Qu’est-il demandé ?

L’occupation est une occupation, quelle que soit la manière dont on la décrit ou on la nomme : elle reste un outil pour briser la volonté des peuples et continuer à les opprimer. Les différentes expériences des peuples et des nations à travers l’histoire sur la manière de se libérer de l’occupation et du colonialisme confirment que la résistance est l’approche stratégique et le seul moyen permettant d’attendre ce but. Une nation a-t-elle été libérée de l’occupation sans aucune lutte, aucune résistance ou aucun sacrifice ?

Les impératifs humanitaires, éthiques et juridiques imposent à tous les pays du monde de soutenir la résistance du peuple palestinien et non de s’y opposer. Ils sont censés faire face aux crimes et aux agressions de l’occupation et soutenir la lutte du peuple palestinien pour libérer ses terres et exercer son droit à l’autodétermination, comme tous les peuples du monde.

Sur cette base, nous demandons ce qui suit.

— 1 :

Nous demandons l’arrêt immédiat de l’agression israélienne sur Gaza, des crimes et du nettoyage ethnique commis contre l’ensemble de la population, l’ouverture des points de passage et l’autorisation de l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, y compris pour les outils de reconstruction.

— 2 :

Nous demandons de tenir l’occupation israélienne légalement responsable des souffrances humaines qu’elle a causées au peuple palestinien, et de l’inculper pour les crimes commis contre les civils, les infrastructures, les hôpitaux, les établissements d’enseignement, les mosquées et les églises.

— 3 :

Nous demandons de soutenir la résistance palestinienne face à l’occupation israélienne par tous les moyens possibles, car il s’agit d’un droit légitime, conformément au droit international et à toutes les lois et religions.

— 4 :

Nous appelons les peuples libres à travers le monde, en particulier les nations qui ont été colonisées et qui se rendent compte de la souffrance du peuple palestinien, à prendre des positions sérieuses et efficaces contre les politiques de deux poids deux mesures adoptées par les pays et les puissances qui soutiennent l’occupation israélienne. Nous appelons ces nations à lancer un mouvement mondial de solidarité avec le peuple palestinien et à mettre l’accent sur les valeurs de justice et d’égalité et sur le droit des peuples à vivre libres et dans la dignité.

— 5 :

Nous appelons les grandes puissances, en particulier les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, à cesser de fournir à l’entité sioniste une protection contre l’obligation de rendre des comptes, et cesser de la traiter comme une entité au-dessus de la loi. Ce comportement injuste de la part de ces pays a permis à l’occupation israélienne de commettre, pendant 75 ans, les pires crimes jamais commis contre le peuple, la terre et les valeurs sacrées des Palestiniens. Nous exhortons les pays du monde entier, aujourd’hui et plus que jamais, à assumer leurs responsabilités vis-à-vis du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU qui appellent à mettre fin à l’occupation.

— 6 :

Nous rejetons catégoriquement tout projet international ou israélien visant à décider de l’avenir de Gaza et qui ne sert qu’à prolonger l’occupation. Nous soulignons que le peuple palestinien a la capacité de décider de son avenir et d’organiser ses affaires internes, et qu’aucune partie au monde n’a le droit d’imposer une quelconque forme de tutelle sur le peuple palestinien ou de décider en son nom.

— 7 :

Nous demandons instamment que l’on s’oppose aux tentatives israéliennes de provoquer une nouvelle vague d’expulsions — ou une nouvelle Nakba — pour les Palestiniens (sur les terres occupées en 1948, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza). Nous nous opposons à toute expulsion vers le Sinaï, la Jordanie ou tout autre endroit, et, si les Palestiniens sont relogés, ce sera dans leurs maisons et dans les zones desquelles ils ont été chassés en 1948, comme l’ont répété plus de 150 fois les résolutions de l’ONU.

— 8 :

Nous appelons à maintenir la pression populaire dans le monde entier jusqu’à la fin de l’occupation ; nous appelons à s’opposer aux tentatives de normalisation avec l’entité israélienne et à un boycott total de l’occupation et de ceux qui la soutiennent.

Opération « Déluge d’Al-Aqsa » (7 octobre 2023)

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