Pour être tout à fait clair, le plus haut responsable du gouvernement israélien a annoncé que des poursuites contre lui-même et d’autres dirigeants israéliens pour des crimes de guerre évidents, tels que bombarder et affamer intentionnellement des civils, seraient à la fois « antisémites » et un « crime de haine ».

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a réagi à la rumeur selon laquelle la Cour pénale internationale aurait l’intention d’inculper des responsables israéliens pour crimes de guerre : il a affirmé que cela constituerait un « crime de haine antisémite ».

Oui, vous avez bien lu !

« Si cela se produit, ce sera une tache indélébile sur l’humanité. Ce serait un crime de haine antisémite sans précédent qui alimenterait l’incitation à l’antisémitisme qui fait déjà rage dans le monde », a déclaré Netanyahou mardi dernier.

Ainsi, pour être tout à fait clair, le plus haut responsable du gouvernement israélien a annoncé que des poursuites contre lui-même et d’autres dirigeants israéliens pour des crimes de guerre évidents, tels que bombarder et affamer intentionnellement des civils, seraient à la fois « antisémites » et un « crime de haine ».

Donc, pour rendre les choses encore plus claires, lorsqu’un partisan de l’État d’Israël prétend être sincèrement super inquiet de l’« antisémitisme », c’est de ce genre de chose qu’il parle. C’est ce que l’étiquette « antisémitisme » a fini par signifier. Cela désigne littéralement toute opposition, critique ou conséquence à l’égard d’un ethno-État génocidaire d’apartheid doté de l’arme nucléaire et soutenu par l’empire le plus puissant qui ait jamais existé.

Caitlin Johnstone : « Il faut que vous compreniez que lorsqu’un partisan d’Israël prétend être très sincèrement préoccupé par l’“antisémitisme”, c’est de cet “antisémitisme” qu’il parle : »

Image jointe : copie d’écran du début d’un article d’Antiwar.com (« Netanyahou déclare que le mandat d’arrêt de la CPI constituerait un “crime de haine antisémite” »)

Gardant cela à l’esprit, examinons maintenant le projet de loi qui vient d’être adopté par la Chambre des représentants des États-Unis et qui peut être utilisé pour réprimer des discours politiques tout à fait légitimes critiquant Israël, ceci en les qualifiant d’« antisémites ».

Dave DeCamp, d’Antiwar, rapporte :

« Mercredi, la Chambre des représentants a adopté, à une écrasante majorité, un projet de loi qui assimile la critique de l’État moderne d’Israël à de l’antisémitisme et qui imposera l’utilisation de cette définition au ministère de l’Éducation dans le cadre de l’application des lois fédérales antidiscriminatoires.

Ce projet de loi pourrait être utilisé pour réprimer les manifestants pro-palestiniens sur les campus universitaires du pays qui ont été faussement qualifiés d’“antisémites”, alors que des étudiants juifs participaient à ces manifestations.

La législation adopte la définition de l’antisémitisme issue de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (International Holocaust Remembrance Alliance / IHRA), qui cite “le fait de comparer la politique israélienne contemporaine à celle des nazis” comme un exemple d’antisémitisme.

L’IHRA définit également l’antisémitisme comme le fait d’appliquer l’expression “deux poids, deux mesures” à Israël en “exigeant de lui un comportement qui n’est attendu ou exigé d’aucune autre nation démocratique”, et en “refusant au peuple juif son droit à l’autodétermination” en “affirmant que l’existence d’un État d’Israël est une entreprise raciste”. »

Antiwar.com : « La Chambre des représentants adopte un projet de loi qui confond la critique d’Israël avec l’antisémitisme

La législation adopte une définition de l’antisémitisme qui pourrait être utilisée par le ministère de l’Éducation pour réprimer les manifestations dans les universités

par Dave DeCamp

@DecampDave #Gaza #Israel #censorship

news.antiwar.com/2024/05/01/hou… »

Cela se produit alors que le démocrate Richie Torres s’associe au républicain Mike Lawler pour faire avancer un projet de loi qui créerait des « contrôleurs de l’antisémitisme » sur les campus universitaires qui reçoivent des fonds fédéraux — ce qui signifie que le gouvernement des États-Unis s’efforce activement de contrôler le discours politique en réponse aux critiques des politiques du gouvernement des États-Unis. C’est parfaitement normal dans une démocratie libérale saine, n’est-ce pas ?

Et encore une fois, cela se produit dans un climat politique où le gouvernement israélien annonce publiquement que l’« antisémitisme » consiste à inculper des criminels de guerre israéliens pour des crimes de guerre largement documentés.

L’amalgame entre le soutien à Israël et le judaïsme, et entre la critique d’Israël et l’antisémitisme, revient à affirmer qu’il existe une religion qui considère comme un article de foi que l’argent de vos impôts doit être utilisé pour assassiner des étrangers au Moyen-Orient et que toute objection de votre part à ce sujet équivaut à une persécution religieuse. Quiconque fait cet amalgame dit : « Le judaïsme est une religion qui croit que l’argent de vos impôts doit servir à soutenir l’aventurisme militaire de l’État d’Israël, et si vous n’aimez pas cela, vous êtes fondamentalement un nazi. »

Antiwar.com : « Un projet de loi bipartisan créerait des “contrôleurs d’antisémitisme” sur les campus universitaires

Les manifestations pro-palestiniennes ont été faussement qualifiées d’ » antisémites » alors que de nombreux étudiants juifs y participent

par Dave DeCamp

@DecampDave #Gaza #campusProtests #FreedomOfSpeech

news.antiwar.com/2024/04/29/bip…

Il est clair qu’on ne peut pas faire plus ridicule que cette position, quel que soit l’angle sous lequel on l’examine. La religion juive elle-même ne dit évidemment pas que les gouvernements occidentaux doivent soutenir les massacres militaires de masse dans les territoires palestiniens et dans les pays voisins d’Israël, et c’est pourquoi de nombreux Juifs ne sont pas d’accord avec cette position. Et même s’il s’agissait d’un principe fondamental de la foi juive, une religion qui affirme qu’un pays étranger a le droit de bénéficier d’un soutien extrêmement important de la part du gouvernement de votre pays devrait être critiquée de façon énergique et implacable.

Vous ne pouvez pas prétendre que la critique d’une quelconque partie de la politique étrangère d’un pays puissant n’est pas autorisée parce que cette critique va à l’encontre de votre religion ou vous persécute religieusement. Cela n’existe pas.

La panique morale de l’« antisémitisme » a officiellement plongé dans le délire le plus total. Elle a longtemps été absurde, mais maintenant elle est une parodie d’elle-même. À partir de là, les choses vont devenir de plus en plus stupides et de plus en plus insultantes pour votre intelligence.