Israël a tenté de dissimuler l’identité d’un grand nombre de ces prisonniers, les faisant passer pour des civils.

Une source au sein du mouvement de résistance palestinien du Hamas a déclaré à Al-Araby Al-Jadeed, le 24 avril, que le groupe détient environ 30 généraux de l’armée israélienne et des officiers du service de sécurité du Shin Bet, comme prisonniers dans la bande de Gaza :

« Le mouvement détient à lui seul une trentaine de généraux et d’officiers du Shin Bet, qui ont été capturés le 7 octobre dans des unités et des sites militaires très sensibles. »

La source a ajouté que « ces personnes en particulier se trouvent dans des lieux hautement sécurisés, loin des mains de l’occupation, et qu’il est impossible de les atteindre, quelles que soient les circonstances ». Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son gouvernement ont caché des informations à leur peuple concernant « l’identité de certains des prisonniers ».

Cette dissimulation s’inscrit dans le cadre des efforts « pour éviter de provoquer la colère dans les rangs des forces de combat ». La source a ajouté que le représentant militaire au sein de l’équipe israélienne de négociation sur les prisonniers, Nitzan Alon, est frustré par le « laxisme » de Netanyahou sur cette question.

Le gouvernement israélien a déclaré que 129 prisonniers israéliens étaient toujours détenus à Gaza.

Selon la source, Israël ne connaît pas vraiment le nombre exact de captifs restés à Gaza après les échanges de prisonniers, fin novembre. Tel-Aviv n’a pas précisé le nombre de responsables militaires emprisonnés, dans le cadre d’une stratégie visant à « classer certains soldats ou officiers […] en tant que civils, afin de réduire le prix des négociations pendant les pourparlers ».

La source a également démenti les informations des médias hébreux, selon lesquelles seuls 20 prisonniers sont en vie et selon lesquelles le Hamas n’a proposé d’en libérer que 20, au lieu de 40, lors des derniers cycles de négociations de la trêve au Caire.

Les négociations sur la trêve restent dans l’impasse en raison du rejet répété par Israël des principales conditions du Hamas, auxquelles le groupe de résistance continue de s’accrocher. Ces conditions comprennent la fin de la guerre et un cessez-le-feu permanent, le retrait de toutes les troupes de Gaza, le retour des personnes déplacées dans leurs foyers et la reconstruction de la bande de Gaza.

« Le seul moyen [pour Israël] de libérer les prisonniers de l’occupation est de mener des négociations sérieuses suivies d’un engagement total en faveur d’un cessez-le-feu et de la reconstruction. »

La source a confirmé que la résistance était toujours en état de combattre et qu’elle n’avait pas été vaincue :

« La résistance se porte toujours bien, et elle reste toujours disciplinée au sein de structures intégrées sur le terrain des opérations. »

Israël a affirmé à plusieurs reprises que Rafah, située à l’extrême sud du pays, était le dernier bastion du Hamas, et il prévoit une opération contre cette ville désespérément surpeuplée, ce qui risque de provoquer une grave catastrophe humanitaire.

La source a aussi confirmé que le principal dirigeant du Hamas, Yahya Sinwar, n’est pas « isolé de la réalité » et ne se cache pas dans les tunnels de Gaza, comme certains l’ont prétendu. Sinwar a rencontré certains combattants de la branche militaire du Hamas, les Brigades al-Qassam, a « inspecté » certaines des zones où des affrontements ont eu lieu, et « effectue son travail de dirigeant du mouvement sur le terrain ».