Haaretz confirme le reportage de The Grayzone qu’il avait qualifié de « conspiration » et qui montre qu’Israël a tué ses propres festivaliers

Haaretz confirme
le reportage de The Grayzone
qu’il avait qualifié de « conspiration »
et qui montre qu’Israël a tué
ses propres festivaliers

Par Wyatt Reed

Une publication The Grayzone


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Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais


Haaretz n’a pas encore admis qu’il s’était trompé en qualifiant Max Blumenthal de « théoricien du complot » pour avoir documenté des preuves cruciales selon lesquelles les forces israéliennes ont tué des Israéliens le 7 octobre. Mais, de nouveaux articles publiés par le même média démontrent que The Grayzone avait raison depuis le début.

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Deux semaines seulement après avoir accusé le rédacteur en chef de The Grayzone, Max Blumenthal, de propager des « théories du complot » pour avoir relaté l’histoire, le journal israélien Haaretz a reconnu qu’un rapport de police confirme que des fêtards, participant à un festival à moins de cinq kilomètres de la frontière de Gaza, ont été tués par l’armée israélienne le 7 octobre.

Dans un article publié le 19 novembre, le journaliste de Haaretz, Josh Breiner, écrit en citant « une source policière » qu’une enquête officielle sur la mort des participants au festival Nova « a révélé qu’un hélicoptère de combat de l’IDF,1 arrivé sur les lieux depuis la base de Ramat David, a tiré sur les terroristes et a apparemment également touché certains des fêtards qui se trouvaient là ».

Ali Abunimah : « ALERTE INFO : @Haaretz d’Israël rapporte qu’une enquête officielle israélienne a déterminé qu’un hélicoptère de l’@IDF a tué des civils israéliens lors de la rave Nova le 7 octobre. Texte dans la capture d’écran traduit via Google. L’original en hébreu ici :
haaretz.co.il/news/politics/… »
Image jointe : « Il y a une évaluation grandissante au sein de l’establishment de la sécurité que les terroristes qui ont perpétré le massacre du 7 octobre ne savaient pas à l’avance que le festival Nova se tenait près du kibboutz de Re’im et ont décidé de venir sur place après avoir découvert qu’un événement de masse s’y déroulait. L’évaluation du service de sécurité s’appuie, entre autres, sur les enquêtes menées sur les terroristes et sur l’enquête menée par la police sur l’incident, d’où il ressort que les terroristes avaient l’intention d’atteindre le kibboutz de Re’im et les kibboutzim voisins. Selon une source policière, l’enquête sur l’incident a également révélé qu’un hélicoptère de combat de l’IDF, arrivé sur les lieux depuis la base de Ramat David, a tiré sur les terroristes et a apparemment également touché certains des fêtards qui se trouvaient là. Selon la police, 364 personnes ont été tuées lors du festival. » [Traduit directement de l’hébreu (NdT)]
Remarque : Cet article de Haaretz a été légèrement remanié, mais le contenu ne diffère pas (la mention de l’hélicoptère a été déplacée). (NdT)

Cette découverte ne devrait guère surprendre le média progressiste israélien. Le 9 novembre, Haaretz a sorti une interview audio du colonel Nof Erez, pilote de réserve israélien : celui-ci a déclaré que l’administration Netanyahou avait probablement invoqué la fameuse directive Hannibal, qui stipule que les Israéliens faits prisonniers doivent être tués par l’armée plutôt que laissés aux mains de militants palestiniens.

« La directive Hannibal a probablement été déployée, parce qu’une fois que vous avez détecté une prise d’otages, c’est Hannibal », a déclaré le pilote dans l’enregistrement publié le 9 novembre.

« Ce que nous avons vu ici, c’est un Hannibal de masse », a-t-il conclu.

Max Blumenthal : « Le colonel israélien Nof Erez a décrit un “Hannibal de masse” ciblant des militants du Hamas ET des citoyens israéliens, le 7 octobre, pour empêcher les captifs de se rendre à Gaza.
Voir : la directive Hannibal »

Cet aveu est intervenu deux jours seulement après que Haaretz a cité le rédacteur en chef de The Grayzone parmi ceux qu’il accuse d’être « largement » responsables de la prolifération des « théories du complot ».

Se référant spécifiquement à la « capture d’écran d’une vidéo niant les atrocités du 7 octobre […] provenant du compte X de Max Blumenthal », Sami Cohen, de Haaretz, a dénoncé à la hâte un récent exposé de Propaganda & Co. qui s’appuyait largement sur le reportage de The Grayzone :

« Une autre vidéo prétend que le massacre de la rave près du kibboutz de Re’im n’a jamais eu lieu et que les morts sont simplement “le résultat d’un échange de tirs entre, d’un côté, l’armée et la police, et, de l’autre, le Hamas”, affirme l’article de Cohen.

« Les négationnistes prétendent que le Hamas se dirigeait vers les bases de l’armée israélienne, qu’il a rencontré des barrages de la police et de l’armée et que les fêtards qui ont fui la soirée ont été pris dans les feux croisés », se moque l’auteur de Haaretz.

Mais, c’est exactement ce qui s’est passé, selon le journal lui-même. Comme l’explique l’article du 19 novembre, non seulement une enquête de la police israélienne a révélé que « l’hélicoptère militaire qui a tiré sur les terroristes a apparemment aussi touché certains fêtards », mais il y a également « une évaluation grandissante au sein de l’establishment de la sécurité que les terroristes qui ont perpétré le massacre du 7 octobre ne savaient pas à l’avance que le festival Nova se tenait près du kibboutz Re’im ».

Israël met en garde la presse contre les révélations sur les tirs amis et menace les médias étrangers

Alors que les révélations se répandaient sur les réseaux sociaux, la police israélienne a publié un communiqué niant que les forces de Tel-Aviv aient perpétré le massacre et a averti les médias nationaux de « prendre la responsabilité de leurs publications et de ne fonder leurs articles que sur des sources officielles ». Les autorités israéliennes ont cherché à étouffer la couverture de leurs actions à Gaza avec des réglementations d’urgence récemment adoptées et permettant à la police de réprimer les journalistes critiques accusés de « nuire au moral national ».

Depuis le 7 octobre, au moins 50 journalistes palestiniens ont été tués par des frappes aériennes israéliennes visant les professionnels des médias et leurs familles. Une pétition signée par plus de 1 200 journalistes au début du mois de novembre indique qu’« Israël a bloqué l’entrée de la presse étrangère, fortement restreint les télécommunications et bombardé les bureaux de presse » et qu’« une cinquantaine de sièges de médias à Gaza ont été touchés » par les forces israéliennes qui « ont explicitement averti les rédactions qu’elles ne pouvaient pas garantir la sécurité de leurs employés en cas de frappes aériennes ».

Israël a empêché la chaîne libanaise Al Mayadeen d’émettre sur n’importe quel partie du territoire sous son contrôle et a menacé de faire de même avec la chaîne qatarie Al Jazeera.

Les lourdes restrictions imposées par Tel-Aviv aux médias désireux de couvrir son siège meurtrier s’étendent jusqu’à Gaza elle-même : Fareed Zakaria, de CNN, a admis que « pour pouvoir entrer dans Gaza sous escorte de l’IDF, les médias doivent soumettre tous les documents et toutes les images à l’armée israélienne pour qu’elle les examine avant leur publication ».

Mais, la suggestion que c’est l’armée israélienne qui porte la responsabilité de la tuerie au festival de musique Nova — et non le Hamas, comme Tel-Aviv et Washington l’ont affirmé pendant près de six semaines — a été largement ignorée par les médias traditionnels. À l’heure où nous publions ces lignes, aucun média grand public n’a pris acte de la confirmation par Haaretz des révélations de The Grayzone.

Opération « Déluge d’Al-Aqsa » (7 octobre 2023)

Sources :


Source de la photographie d’en-tête : Israel Defense Forces
Images tournées par des hélicoptères Apache israéliens, à l’intérieur d’Israël, le 7 octobre 2023


  1. Israel Defense Forces (Forces de défense d’Israël) (NdT) 

 

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